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La pan-photocoagulation laser (photocoagulation panrétinienne)

La rétinopathie diabétique est une complication fréquente et grave du diabète, affectant les vaisseaux sanguins de la rétine. Parmi les diverses options thérapeutiques disponibles pour traiter cette pathologie, la photocoagulation au laser occupe une place prépondérante. 

Qu’est-ce que la photocoagulation au laser de la rétinopathie diabétique ?

La photocoagulation au laser est une technique thérapeutique utilisée en ophtalmologie pour traiter diverses maladies rétiniennes, notamment la rétinopathie diabétique. Elle consiste à utiliser un faisceau laser pour créer des brûlures contrôlées sur la rétine. Ces brûlures induisent une cicatrisation qui aide à stabiliser ou améliorer l’état de la rétine. La photocoagulation permet de cibler spécifiquement les zones endommagées par le diabète, en empêchant la progression des dommages et en réduisant le risque de complications graves telles que le décollement de rétine ou l’hémorragie intraoculaire. Ce traitement est particulièrement efficace pour sceller les fuites des vaisseaux sanguins et réduire la croissance des vaisseaux anormaux.

Pourquoi réaliser une panphotocoagulation ?

La panphotocoagulation est souvent recommandée pour traiter les formes proliférantes de la rétinopathie diabétique. Dans cette situation, de nouveaux vaisseaux sanguins anormaux se développent sur la surface de la rétine (néovascularisation), augmentant le risque d’hémorragies et de décollement de rétine. Le traitement vise à réguler ces néovaisseaux en créant des cicatrices dans les zones périphériques de la rétine. Cette intervention permet d’améliorer l’oxygénation des tissus rétiniens internes en détruisant les photorécepteurs périphériques, facilitant ainsi une meilleure diffusion de l’oxygène vers les zones centrales cruciales. En outre, elle réduit le stimulus pour l’angiogenèse (formation de nouveaux vaisseaux sanguins), minimisant ainsi les risques d’hémorragies et d’autres complications sévères.

Comment se déroule le traitement au laser de la rétinopathie diabétique proliférante ?

Le traitement au laser de la rétinopathie diabétique proliférante implique plusieurs étapes méthodiques et précises afin d’assurer une intervention efficace et sûre.

L’examen du fond d’œil

L’examen du fond d’œil est une étape cruciale préalable à toute intervention. Cet examen permet d’évaluer l’état général de la rétine et d’identifier les zones spécifiques nécessitant un traitement. Réalisé à l’aide d’une lampe à fente et souvent complété par une angiographie à la fluorescéine, cet examen fournit des images détaillées des structures oculaires internes, facilitant ainsi un diagnostic précis.

La réalisation d’une OCT

La Tomographie par Cohérence Optique (OCT) est une autre technique diagnostique essentielle qui offre des images en coupe transversale des différentes couches de la rétine. Elle permet notamment de visualiser l’œdème maculaire et d’évaluer l’étendue des dommages causés par le diabète. L’OCT aide également à déterminer les zones spécifiques qui bénéficieront le plus du traitement au laser.

L’anesthésie locale par collyre

Avant le début du traitement, un collyre anesthésiant est appliqué sur l’œil pour engourdir la surface oculaire et minimiser tout inconfort pendant la procédure. Cette anesthésie locale est généralement suffisante pour rendre l’intervention indolore.

La réalisation de la photocoagulation

La photocoagulation elle-même consiste en l’application précise du faisceau laser sur les zones endommagées identifiées lors des examens préalables. Le laser argon est souvent utilisé pour cette procédure. Le laser est focalisé sur les régions affectées pour produire des brûlures contrôlées qui induisent une cicatrisation thérapeutique. La durée du traitement varie en fonction de l’étendue des lésions et peut nécessiter plusieurs séances pour être complet.

Quelles sont les contre-indications au traitement laser ?

Certaines pathologies ou états peuvent contre-indiquer le recours à la photocoagulation au laser :

  1. Infections oculaires actives : Toute infection doit être traitée avant d’envisager un traitement au laser.
  2. Opacités des milieux oculaires : Comme une cataracte sévère qui empêche une bonne visualisation de la rétine.
  3. Anomalies anatomiques : Certaines anomalies structurelles oculaires peuvent compliquer ou rendre impossible l’application précise du laser.
  4. Pathologies systémiques décompensées : Une hypertension artérielle non contrôlée ou un diabète mal équilibré peuvent augmenter les risques pendant et après l’intervention.

Comment évolue la rétinopathie diabétique traitée par laser ?

La photocoagulation au laser ne guérit pas le diabète ni ne restaure les dommages déjà causés, mais elle joue un rôle crucial dans la stabilisation de la maladie. En ralentissant ou en arrêtant la progression des lésions rétiniennes, ce traitement peut considérablement réduire le risque de complications sévères telles que la cécité. Cependant, il est essentiel que le patient continue à surveiller rigoureusement son état général, y compris le contrôle strict de sa glycémie et sa pression artérielle, ainsi que des suivis ophtalmologiques réguliers pour surveiller toute évolution. Une mauvaise prise en charge du diabète peut accélérer la progression de la rétinopathie.

Quelles sont les suites à prévoir du traitement ?

Après une séance de photocoagulation au laser, plusieurs effets secondaires temporaires peuvent se manifester :

  1. Vision floue : Une baisse temporaire de l’acuité visuelle peut survenir immédiatement après le traitement.
  2. Douleurs légères : Certains patients peuvent ressentir des douleurs légères ou une sensation d’inconfort dans l’œil traité.
  3. Éblouissement : Une sensibilité accrue à la lumière est courante pendant quelques jours après l’intervention.

Des consultations régulières avec un ophtalmologue sont nécessaires après le traitement pour surveiller l’évolution de la pathologie et évaluer l’efficacité du traitement. Il peut également être requis d’appliquer des collyres anti-inflammatoires pour réduire toute inflammation post-opératoire.

Quelle est la place de la panphotocoagulation laser face aux injections intravitréennes ?

La panphotocoagulation laser et les injections intravitréennes (souvent d’anti-VEGF, ou Vascular Endothelial Growth Factor) sont deux options thérapeutiques complémentaires dans le traitement de la rétinopathie diabétique proliférante et des œdèmes maculaires associés :

  1. Panphotocoagulation laser : Efficace pour réduire les néovaisseaux anormaux et prévenir les hémorragies intraoculaires.
  2. Injections intravitréennes : Utilisées principalement pour traiter l’œdème maculaire en réduisant la perméabilité vasculaire et inhibant la néovascularisation.

En fonction des spécificités cliniques du patient et de sa réponse initiale aux traitements, ces deux approches peuvent être utilisées séparément ou conjointement pour maximiser leurs bénéfices thérapeutiques.

Quel est le dépistage organisé de la rétinopathie et maculopathie diabétique ?

Le dépistage régulier est essentiel pour identifier précocement toute manifestation de rétinopathie ou maculopathie diabétique :

  1. Examens annuels du fond d’œil : Recommandés pour tous les patients diabétiques afin de détecter toute altération initiale.
  2. OCT (Tomographie par Cohérence Optique) : Utilisée pour évaluer plus précisément l’état des couches internes de la rétine.
  3. Angiographie à la fluorescéine : Permet d’observer en détail les anomalies vasculaires dans la rétine.

Ces examens permettent une intervention rapide dès les premiers signes d’altération, réduisant ainsi significativement le risque de complications graves.

Vos questions

Comment éviter la rétinopathie ?

Prévenir efficacement la rétinopathie diabétique repose sur plusieurs piliers :

  1. Contrôle strict du diabète : Maintenir une glycémie stable en suivant rigoureusement le plan thérapeutique prescrit.
  2. Surveillance régulière : Effectuer des examens ophtalmologiques annuels même en absence de symptômes apparents.
  3. Mode de vie sain : Adopter une alimentation équilibrée, pratiquer régulièrement une activité physique adaptée et éviter le tabac.
  4. Gestion conjointe des facteurs de commodités : Contrôler également l’hypertension artérielle et les niveaux lipidiques sanguins.

Sans intervention appropriée, la rétinopathie diabétique suit généralement une progression graduelle mais inévitable :

  1. Rétinopathie Non Proliférante : Présence initiale de micro-anévrismes et hémorragies ponctuelles.
  2. Rétinopathie Proliférante : Formation dangereuse de néovaisseaux pouvant entraîner hémorragies importantes et décollements tractionnels.
  3. Perte Visuelle Sévère : Dans les stades avancés non traités, pouvant aller jusqu’à une cécité irréversible.

Les options thérapeutiques varient selon le stade évolutif :

  1. Photocoagulation au laser : Traitement standard principalement utilisé contre les formes proliférantes.
  2. Injections intravitréennes Anti-VEGF : Réduisent efficacement œdèmes maculaires fréquents chez patients atteints par forme non-proliférante sévère/proliférante.
  3. Vitrectomie chirurgicale: Nécessaire parfois lorsqu’il s’agit de traiter des complications graves comme les hémorragies persistantes ou certaines formes de décollements tractionnels complexes du corps vitré.

Les manifestations cliniques varient selon le stade évolutif de la pathologie :

  1. Vision floue progressive
  2. Apparition de taches ou points noirs flottants dans le champ visuel
  3. Difficultés nocturnes et perception des couleurs altérée
  4. Perte soudaine de la vision dans les cas avancés nécessitant une intervention chirurgicale immédiate.

La préparation avant une séance de photocoagulation au laser est essentielle pour assurer le bon déroulement de la procédure. Les patients doivent signaler toute condition médicale particulière à leur ophtalmologue, notamment des infections récentes, des traitements en cours, des allergies, et des situations particulières comme la grossesse ou l’allaitement.

Il est aussi conseillé de ne pas porter de lentilles de contact la veille et les trois jours suivant l’intervention, ainsi que de ne pas se maquiller le jour de l’intervention. Enfin, il est recommandé d’être accompagné par une personne pour le retour à domicile et de prévoir une assistance pour les premières 24 heures post-intervention.

Les soins post-opératoires sont cruciaux pour assurer une récupération optimale après une photocoagulation au laser. Les patients doivent suivre rigoureusement les instructions médicales, notamment l’application des collyres ou pommades prescrits pour réduire l’inflammation et prévenir les infections.

Il est également important de surveiller et de signaler toute douleur ou symptôme anormal à l’infirmière ou au médecin. La vision peut être temporairement floue après l’intervention, et des consultations de suivi régulières avec l’ophtalmologue seront nécessaires pour évaluer l’évolution de la guérison et l’efficacité du traitement.

Article rédigé par Eliott Hergat, médecin et fondateur
Dernière modification le 11 juillet 2024
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